12 October 2024

La chaufferie bois du Hameau et son réseau de chaleur associé.

Le Festival des Transitions 2024 aura été l’opportunité d’une visite de la chaufferie bois du Hameau à Pau et d’un éclairage sur le réseau de chaleur développé au niveau de l’agglomération.

Pourquoi un tel éclairage sur notre site? Parce que la biomasse représente la première source d’énergie renouvelable utilisée par l’homme et représente toujours une source d’énergie pouvant entrer dans le futur mix des énergies renouvelables.

La chaufferie bois du Hameau et son réseau de chaleur ont été développés dans le cadre du plan de réhabilitation urbaine du hameau porté par la communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées. Elle a été mise en service le 15 Octobre 2013. 

La chaufferie bois présente une puissance de 2,2 MW; elle fonctionne l’hiver (entre mi-octobre et avril-mai). Elle consomme en moyenne 2500 tonnes de bois pendant sa période de fonctionnement hivernale.

Elle contribue à la fourniture d’eau chaude pour le chauffage de plusieurs structures publiques ou privées, situées dans l’environnement immédiat grâce à un réseau de distribution de 1,7km. Les structures desservies: 

  1. près de 514 logements rénovés ou construits;
  2. des établissements de santé: clinique Princess, polyclinique de Navarre et un bâtiment du centre hospitalier de Pau (institut de formation des cadres de santé);
  3. des établissements publics: crèche, école, médiathèque et maison du citoyen du pôle des 4 coins du monde.

La mutualisation de l’équipement permet d’optimiser les coûts d’exploitation et de fournir une énergie à un coût abordable (entre 50 et 65 euros/MWh).

Deux chaudières gaz de marque Atlantic Guillot de 2,5 MWh sont également installées pour assurer la continuité de la fourniture de chauffage pendant la période hivernale lors des pics de consommation ou en cas d’arrêt de la chaudière (maintenance ou panne); les périodes d’utilisation des chaudières à gaz n’excède pas 10% de la période de fourniture d’énergie.

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L’approvisionnement en bois se fait sur le territoire local dans un rayon de moins de 80 km. Il s’agit pour l’essentiel de feuillus (frêne, châtaignier, peuplier,..), parfois du pin, issus de nettoyage ou de branchage. Le prélèvement se fait dans une gestion permettant le maintien des espaces forestiers.

Une fois coupé, le bois est stocké pour séchage, broyé (copeaux inférieurs à 10 cm, pas trop de particules fines), puis livré par semi-remorques dans les deux silos de 90 m3 de capacité chacun, à raison de 2 semi-remorques tous les 3 jours.

Les silos permettent donc une autonomie de 3,5 jours. Le bois doit avoir un taux d’humidité compris entre 30 et 40% pour pouvoir être brûlé dans la chaudière.

Il est alors prélevé dans le silo grâce à un système de fond mouvant et acheminé jusqu’à la chaudière grâce à système de convoyage automatique (un rail transporteur à chaînes).

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Un poussoir hydraulique l’introduit ensuite dans la chaudière où il est brûlé.

La chaleur va alors chauffer un circuit d’eau présent dans la partie supérieure de la chaudière.

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Les cendres issues de la combustion sont récupérées et ré-utilisées après compostage sous forme d’engrais.

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Les poussières (suies) sont extraites des fumées à l’aide d’un filtre à manche pour éviter tout rejet dans l’atmosphère urbaine.

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Les déchets récupérés, particulièrement toxiques, sont stockés pour enfouissement ultérieur. A noter que la chaudière est équipée d’un récupérateur de chaleur sur les fumées, augmentant ainsi sa puissance de 200kW. 

L’eau est injectée dans le réseau par trois pompes; elle part dans le réseau à une température de 85-90°C à une pression de 4 bars (pression maximale admissible par réseau de 6 bars); elle revient au niveau de la chaudière à une température de 70°C. Le suivi de la pression permet d’identifier d’éventuelles fuites. La déperdition de chaleur dans le réseau est limitée à 1°C/km car les conduites sont enterrées à 1,2m de profondeur, bénéficiant ainsi d’une température à peu près constante de 10-12°C.

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Les différents bâtiments extraient les calories selon les besoins pour leur système de chauffage (85°C pour l’hôpital, 70°C pour le réseau habitat) en modulant le débit dans des systèmes d’échangeur.

L’empreinte carbone liée au bois utilisé est nulle. Pour un bilan carbone complet, il faut naturellement prendre en compte l’impact de la construction du bâtiment, du réseau, de la préparation et du transport du bois et des déchets.

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L’impact carbone lié à l’utilisation de la chaudière::

  1. 1100 tonnes de CO₂ non rejetées, soit l’équivalent de la consommation de 465 véhicules parcourant 17 000 km.
  2. 4,5 kg de dioxyde soufre (SO₂) non rejetés,
  3. 400 TEP (Tonne Equivalent Pétrole) non consommées.
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